Le miel pressé à froid
. Étude
Historique pour une meilleure compréhension
Cette dernière décennie a vu apparaître un nouveau mode de consommation du miel: "A la recherche des meilleurs produits"
La grande influence du "tout bio" a incité le consommateur à rechercher des produits d'exception. Malheureusement, il voudrait le meilleur produit avec des prix les plus bas du marché ce qui pervertit l'apiculture et principalement la survie des abeilles endémiques. Le "tout bio" en effet, ne garantit pas hélas la préservation de la faune, jugez plutôt...
Pour rester dans la compétition des prix, la plupart des apiculteurs (y compris en bio), travaillent avec des abeilles hybrides et en tous cas allochtones dans un seul but: produire au plus bas coût !
Quand on les interroge sur leur désamour pour l'abeille ancestrale et native (Abeille noire endémique), ils colportent et dénoncent une certaine forme de son agressivité ce qui est totalement faux*.
En fait, l'abeille noire produit un peu moins que l'abeille hybride de Buckfast car elle pense d'abord à elle, et stocke davantage de provisions laissant à l'apiculteur exclusivement son surplus..
A l'inverse, l'abeille hybride Buckfast produit généralement de plus grosses colonies, donc, dispose de plus de butineuses récoltant davantage quand la biodiversité est généreuse. Toutefois, puisque les colonies sont plus nombreuses, leur besoin en nourriture et en réserves est plus conséquent mais comme l'apiculteur à prélevé la totalité du miel produit, cela l'oblige à entrer dans le cercle non vertueux de remplacer le butin de ses abeilles par des nourrissements artificiels au sucre
Cela a un coût et des obligations pour les apiculteurs fans des hybrides, car leurs abeilles, plus gloutonnes et fragiles aux maladies, nécessitent de nombreuses interventions au cours de la saison en nourrissements aux sirops de sucre et traitements divers contre les parasites. Elles sont donc maintenues artificiellement (ce qui va logiquement à l'encontre du fondement du bio, mais là... tout le monde se tait !)
Le plus dommageable dans cette utilisation d'abeilles allochtones sera pour les abeilles endémiques car malheureusement, avec près de 90% d'abeilles hybrides utilisées par les apiculteurs (y compris certifiés bio), c'est l'abeille endémique qui se retrouve au banc des croisements, imposant à leurs bergers de redoubler d'efforts pour maintenir la race ancestrale multimillénaire
Retrouvez mon article publié sur le site de notre association des Bergers des abeilles
Puisqu'il ne gagne pas sa vie en proposant des miels monofloraux (colza, acacia, châtaignier, tilleuls et même des miels de lavande) dont les prix sont bradés pour écouler la production (à cause d'une concurrence déloyale des prix des mêmes miels d'importation), l'apiculteur cherche donc de nouvelles ouvertures afin d'augmenter sa marge. "Si NICOLLET vend son miel pressé à froid à plus de 100 euros le kilo", il y a peut-être un moyen de gagner sa vie autrement ?!
Et voilà que bon nombre s'engouffrent dans la brèche, mais combien s'en sortiront ?
Par effet boomerang, le "mal copié" ne les dégagera pas de l'ornière car trop vite, la crainte de ne pas vendre les incitera à oublier le nombre d'heures supplémentaires qu'un miel pressé ou un miel en rayon leur imposera
Définition du miel pressé à froid
Un miel pressé, est un miel dont les rayons d'où il est issu, sont placés dans un pressoir manuel à vis, permettant d'ajuster la vitesse d'écoulement pour ne pas emprisonner de bulles d'air ce qui le préservera de toute "pré-oxydation".
C'est, de surcroît, plus hygiénique qu'un miel pressé (écrasé) à la main sans port de gants comme nous le voyons trop souvent sur les reportages vidéo de l'internet, vidéos qui revendiquent l'originalité du savoir-faire.
En opposition à une apiculture conventionnelle où l'extraction du miel s'effectue à l'aide d'un extracteur (sorte de grande centrifugeuse) et où l'apiculteur récupère ses rayons de cire pour les remettre en circulation dans ses ruches, le pressage à froid du miel compresse la cire des alvéoles des rayons très lentement, laissant le miel s'échapper selon la puissance et capacité du pressoir.
Dans la réalité et tout bien chronométré, selon la viscosité du miel, cette opération de pressage demande 6 à 30 fois plus de temps qu'un extracteur mais qu'importe puisque ce que recherche l'apiculteur vertueux avant tout, c'est de préserver la qualité du miel !
C'est aussi ce qui explique la différence de prix à la vente entre un miel extrait à la centrifugeuse et un miel pressé à froid au pressoir
Quel genre de Pressoir convient-il d'utiliser?
Il existe des pressoirs spécialement étudiés pour le miel, c'est ce que s'est efforcé de faire Abeille et Nature en apportant son précieux concours et expérience au servide R&D de l'usine, car le bricolage d'un pressoir à fruit ne va pas sans poser des problèmes (hauteur de maie, inox, rapports de puissance, traitement de surface résistant à l'acidité du miel etc)..
Question goût ?
Si vous vous posez la question, cela démontre que vous n'avez jamais goûté ce qu'est un vrai miel, pressé à froid gardien de toutes ses saveurs...Vous allez vraiment faire la différence entre un produit sucré et un miel 100% Naturel, brut de brut !
Extrait ou pressé, quelles différences pour le miel ?
1/ Le miel extrait (centrifugeuse)
Quand l'apiculteur utilise un extracteur (centrifugeuse) dans sa miellerie, une très grande partie des tanins et des senteurs du miel s'échappent au détriment du goût et de la qualité du produit. C'est ce qui explique que lorsqu'on pénètre dans sa miellerie, nos poumons se remplissent d'odeurs suaves mêlées de parfums de cire, de propolis et de miel.
Cela est la résultante du miel qui, arraché de ces cellules par la force centrifuge, vient se fracasser contre la paroi interne de l'extracteur. Ce faisant, ce sont des millions de micro-bulles d'air qui, en éclatant, libèrent un très fort pourcentage ces tanins merveilleux.
Tout ce que l'on ressent dans nos poumons ne sera plus dans le miel et en cela, c'est un vrai dommage !
2/ Le miel Pressé (au pressoir à miel)
Puisque l'opération respecte davantage le produit (miel), le pressage limite et réduit au strict minimum les bulles d'air. Ainsi, quand le miel s'écoule il conserve avec lui la quasi totalité voir l'intégralité de ses effluves et tanins. Une fois en bouche, votre miel laisse parler les fleurs d'où il est issu. Même si vous n'êtes pas botaniste, votre palais s'éveille, vous laissant découvrir des milliers de subtilités.
Bernard NICOLLET a parfaitement décrit le miel pressé dans son dernier ouvrage "Donnez du sens à votre apiculture" et les marchés de niches qu'il représente pour les apiculteurs qui proposent des miels haut de gamme.
C'est encore un produit très rare que le miel "pressé à froid" mais vous reconnaîtrez l'estampille du Blason des Bergers des Abeilles ®
Miel pressé à froid: Comment ? Pourquoi ?Silence, le miel s'écoule....
Comment produit-on un miel pressé ?
La saison suivante, les abeilles auront à rebâtir des cires neuves.